
La réponse des Wade : l’affairisme d’Etat.
Les temps sont durs dans le contexte d’une mondialisation qui ne laisse que très peu de chances à un continent comme l’Afrique. On veut nous faire croire que le monde est devenu un « village planétaire » selon l’expression consacrée et que le libéralisme continuera de triompher alors même que l’on a pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que l’Afrique en général, et le Sénégal qui nous concerne particulièrement, sont en marge de ce processus. A cette heure de la mondialisation, ce sont les grandes entreprises et les multinationales qui constituent, bien plus que les Etats, les acteurs principaux. Or de tout cela, notre pays n’a pas grand-chose ! En lieu et place, on subit la montée du cours du baril du pétrole et des accords de partenariats économiques. Faut-il pour autant se marginaliser ? Certainement pas ! Et puis, cette mondialisation dont on a souvent dit qu’elle marginalise le rôle des Etats, ne concerne dans une certaine mesure que les pays développés. Autrement dit, comme le souligne G. Garrett, un des théoriciens de la mondialisation, elle est beaucoup moins marquée dans les autres Etats moins développés. Dans ce dernier groupe dans lequel on retrouve le Sénégal, la mondialisation a entraîné une demande sociale plus forte pour que L’Etat aide davantage les populations et les allège de certaines préoccupations.
Il est assez étonnant de constater la manière dont le régime en place répond à cette demande sociale. Le PDS est évidemment un parti libéral mais qu’à cela ne tienne, on ne peut pas se permettre d’ignorer la situation difficile dans laquelle est plongé le sénégalais lambda. Or c’est ce que fait la cour du Roi qui n’a d’yeux que pour l’assouvissement des intérêts personnels, la gloire, le prestige international. L’affairisme d’Etat demeure sa manière de répondre à nos préoccupations. Cela n’est pas en soi inhérent à l’idéologie libérale du PDS…mais il y a Wade Père ! Ajoutez-y Wade Fils…et le Sénégal s’enfoncera davantage ! Vraisemblablement, le sommet de l’OCI a en partie été envisagé dans la perspective de servir de tremplin à cette « génération du concret » qui se complait davantage dans l’abstrait. Les événements de ces derniers jours (retard dans la disponibilité de certaines infrastructures, défection de certains chefs d’Etat…) n’augurent pas à notre Roi une réussite des plus enviables. Mais il ne démordra pas ! Reste à savoir si les sénégalais se laisseront faire ! That is the question !
N-S
|