Qui pour succéder à Wade ? (Acte II)
Place maintenant à l’opposition. Elle a une revanche à prendre sur elle-même et sur le président. Après avoir été absente de la chambre des représentants du peuple suite au boycott des élections législatives, nul ne doute qu’elle aura envie de faire une forte impression. Encore faut-il disposer d’armes nécessaires pour rivaliser avec la machine PDS qui, elle , est lancée à vive allure , mais peut être aussi d’une manière moins démocratique. Quid donc de ces opposants susceptibles de prendre la tête du palais présidentiel ?
Idrissa Seck : L’homme a séduit un temps avant les présidentielles de 2007 s’affirmant comme le principal candidat capable de rivaliser avec gorgui. Il est d’ailleurs arrivé deuxième des présidentielles, une belle performance pour une première. Cependant nul n’a compris ce qu’il voulait exactement. Entre un retour au PDS et le maintien du parti Rewmi Idi a longtemps hésité. Aujourd’hui il semble plutôt porter vers la deuxième solution. Cependant beaucoup de gens n’ont pas compris son jeu et cela lui a valu l’estime d’une bonne partie de ses militants. Il reste néanmoins une valeur sûre de l’opposition, en témoigne sa côte de popularité. Son probable duel avec Karim promet. J’évaluerai ses chances autours de 50%.
Ousmane Tanor Dieng : Depuis le départ de Abdou Diouf il est devenu le leader du PS. L’homme s’affirme de plus en plus sur la scène politique. L’enfant de Nguéniene n’hésite pas à imposer ses idées au risque de déplaire à certains, même dans son propre parti. Allez savoir pourquoi Robert Sagna ne l’apprécie pas trop. Malgré un assez bon score aux présidentielles de 2007 (3ieme homme), surtout sur la région côtière, l’homme paie les 40 années du gouvernement socialiste, gouvernement auquel il a largement participé. Ses chances tournent autours de 45%.
Moustapha Niasse : Une personnalité atypique. Une richesse intellectuelle et matérielle conséquente, pourtant l’homme n’arrive pas à s’imposer sur la scène politique. Certains lui reprochent de cultiver un esprit népotiste, d’autres l’ont condamné à jouer les seconds rôles du fait de sa maladie et de son âge. J’évaluerai ses chances autours de 15%, son parti étant dans une phase descendante.
Maitre Elh Hadj Diouf : En voila un qui mise sur la verve pour s’attirer la sympathie du peuple. Maitre brille plus pour ses remarques exaspérantes que pour une critique constructive. Qu’a cela ne tienne, le style semble charmer bon nombre de sénégalais. Avec lui on assistera à la « République du verbe ». Bon ou mauvais ? A chacun de juger. Ses chances : 25%.
Barthelemy Dias : La fougue, la jeunesse, l’ambition : voilà un triptyque pour parler du fils de Jean Paul Dias, une autre figure du paysage politique sénégalais. Barth séduit avec une critique plus ou moins constructive. Mais je doute fort que les sénégalais lui confient les clefs du saint des saints du fait de sa jeunesse et de son manque d’expérience. A ce titre j’évaluerai ces chances autours de 15%.
Le prochain président se trouve, à coup sûr, suis-je tenté de dire, parmi ces différentes personnalités vues dans les 2 actes, à moins d’une surprise de dernière minute qui viendrait, qui sait, de science po de Paris (NSN).A vous de voir de qui il s’agit.
T.D.