Le messie
L’homme se nourrit de ses rêves. Il a besoin d’entre voir l’irréel pour palper le réel. Il aspire toujours à être bien, tant spirituellement que physiquement. Il veut être libre et sortir de ce dédale qu’est la vie. Il cherche le monde parfait.
La plupart du temps cette vision paradisiaque du monde passe par l’intermédiaire d’un homme .Il est bien plus qu’un homme ; il est l’espoir, le sauveur. On voit en lui un messie .N’est ce pas là l’image du politicien?
Il faut avouer que dans une vie de labeur constante comme la nôtre, il est bon de s’arrêter un instant pour écouter les récits incendiaires de ces illuminés. Les hommes politiques avancent tant de folies auxquelles l’on n’aurait jamais pensées, ainsi le peuple sénégalais devrait voir des tramway dans ses rues quoique... Mais surtout les politiciens nous font si peur, mais peur le temps d’un discours peur sans conséquences, qu’il devenaient notre spectacle ; repassez-vous donc ces moments où le peuple en liasse court derrière un homme en criant « sopi, sopi » . Le peuple n’accroche pas du tout à leurs discours, n’en retient pas un fil. Il espère tout simplement avoir trouvé un intercesseur très pratique, à portée de main qui allait leur simplifier la vie. Certains politiciens étaient même capable de faire pleurer la foule. Ils sont très prisés. Mais ils nous marquent peu. En fait, ces messies sont des conteurs d’histoires et le peuple adore les histoires. Le président Wade lui-même l’avait confirmé en disant que le peuple a besoin qu’on le fasse rêver, mais apparemment le rêve des sénégalais s’est transformé en cauchemar. Le messie emprunte les idées du peuple pour mieux le diriger car on traite l’humanité avec ses illusions ; et celle du peuple sénégalais c’était d’entre voir un monde nouveau. Mais tant et tant de promesses ont été proférées, mais l’abîme qui sépare « dire » et « faire » ne peut être comblé par des mots. Mais même César savait qu’il n’était pas le fils de Venus, mais c’est en le laissant croire qu’il est devenu César. La tromperie est une arme redoutable .Ainsi le politicien n’est point un meneur d’hommes mais un meneur d’âmes et cette alternance savait combien la femme sénégalaise souffrait d’être minimisé dans le ventre de la société ; elle les a flattées et fait vibrer en elles la fibre de l’ambition. N’a-t-on pas vue Mame Madior Boye jouer les premiers rôles. Cette alternance savait que la plupart sénégalais gagnait juste de quoi subsister, elle fit l’apologie de la pauvreté et stigmatisa les riches .En fin de compte nous nous retrouvons dans un pays où la « bonne nouvelle » fait fuir les jeunes préférant affronter les antres de poseidons pour aller explorer la terre de l’homme blanc. Le Senegal est devenue un pays si cher qu’il devient peu à peu un pays sans lendemain surtout avec l’installation de cette monarchie démocratique ; notre sort est entre les mains d’une famille et comme on dit tel père tel fils.
Finalement les messies ne sont pas tous porteurs d’une bonne nouvelle .En politique les sentiments sont inexistants, c’est plutôt le monde des intérêts.
Reste à savoir les intérêts de qui ? Ceux du peuple ou ceux des gouverneurs du peuple?
Pierre Hyacinthe Diagne Ciss
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