Dans l’édition du lundi 28 juillet 2008 du quotidien l’Observateur, le collège moderne Jean de la Fontaine publie sur toute une page, en lettres capitales et en caractère gras ses résultats au baccalauréat 2008 : « 230 admis, 04 mentions Assez Bien, soit 40,16%.....c’est loin d’être une contre performance….c’est là tout le mérite cette année encore de JEAN DE LA FONTAINE. ». C’est à croire qu’on se complait vraiment au Sénégal dans la pourriture. Il n’ y a vraiment pas de quoi pavoiser pour de tels résultats quand bien même « de l’avis général, y compris de la presse qui s’en est fait l’écho, les résultats du baccalauréat 2008 sont des plus décevants ». Je n’ai rien contre le collège du fabuliste mais tout de même il y a beaucoup de regrettable dans cette satisfaction affichée qui relève quasiment d’une mise en scène. C’est d’autant plus regrettable que celle-ci n’est pas le seul fait de ce collège mais s’étend bien au contraire à la plupart des collèges privés et des lycées publics et surtout à la presse qui fait complètement l’impasse sur les résultats du privé catholique qui propose un enseignement dont la grande qualité se vérifie toujours lors des différents examens et concours. A l’Institution Notre Dame de Dakar par exemple, pour le baccalauréat 2008 la Terminale Littéraire a tout simplement fait 100%, et tenez vous bien comme l’an dernier et avec 9 mentions Bien et 7 mentions Assez Bien ; rien que 6 échecs en série scientifique pour un effectif cumulé S1 et S2 de 53 élèves. Au cours Sainte Marie de Hann on ne compte pas moins de 7 mentions Bien et 14 mentions Assez Bien sur un effectif de 39 élèves en Terminale L, le tout donc pour un seul échec en série littéraire. On pourrait encore citer le collège Saint Michel ou encore le collège Sacré Cœur dont les performances sont également représentatives de la qualité et du sérieux de l’enseignement privé catholique qui sont hélas trop peu mis en avant par la presse au moment même où au Sénégal et ce, depuis longtemps, les meilleures écoles sont indiscutablement celles du privé catholique.
En effet, contrairement à la France où le système public a toujours fait l’objet d’un grand rayonnement avec des lycées comme Louis le Grand, Henri IV, Saint- Louis, Condorcet, le lycée du Parc etc.…on assiste au Sénégal à ce qu’on pourrait appeler la faillite de l’enseignement public. A l’exception sans doute notoire de la maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée et du Prytanée militaire de Saint-Louis, l’enseignement public a perdu de sa superbe qui l’avait rendue si remarquable dans les premières décennies qui ont suivi l’indépendance du Sénégal. Depuis lors, il faut dire que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. La détérioration de l’enseignement public peut en partie s’expliquer par les difficultés malheureusement toujours grandissantes du système éducatif sénégalais. Parallèlement, le privé catholique a su se tailler une certaine autonomie tout en forgeant l’instruction qui y est octroyée sur des valeurs bien ancrées qui sous tendent le volet de l’éducation, en plus de celui de l’instruction. Et en effet ce sont là les deux versants qu’un établissement scolaire se doit de proposer. Le public au Sénégal a perdu un de ces versants, qui étant une condition sine qua non à la bonne tenue de l’autre versant, a fait vacillé l’édifice. Il va falloir mobiliser les ressources nécessaires pour y remédier, il y va de la crédibilité de l’ensemble du système éducatif sénégalais.
En attendant, le privé catholique conforte avec brio sa suprématie même si on le passe trop souvent sous silence. Par devoir et par amitié, pour paraphraser un ancien Premier Ministre du Sénégal, il m’a semblé tellement nécessaire de le rappeler aussi bien à ceux qui l’ignorent qu’à ceux qui feignent de l’ignorer !
N-S
|