Sunugal, blog pour une jeunesse entreprenante
  Les images de la prospérité
 

Les images de la prospérité.

 

Le développement fulgurant des moyens de communication, à l’heure des nouvelles technologies de l’information et de la communication, n’en finit pas de rapprocher des gens d’horizons différents. On est certes plus à l’heure des Lettres Persanes de Montesquieu, à travers lesquels Usbek et Rica, faisaient part de leur étonnement à la découverte de certaines traditions occidentales au moment même où l’Europe commençait à se passionner pour l’Orient. Mais il n’en reste pas moins un peu de cela dans le regard que l’Occident porte encore aujourd’hui à l’Afrique. De ce point de vue, la télévision nourrit encore en Occident les stéréotypes sur l’homme noir. Les documentaires sur les grandes chaînes européennes racontent, bien plus que la vie à Dakar, à Johannesburg ou à Alger, celle à l’intérieur d’une forêt de l’Afrique profonde dont les africains eux-mêmes ignorent l’existence tellement qu’il s’agit de phénomène marginal. Quant au journal du 20h, on y évoque l’Afrique que pour en laisser transparaître la pauvreté, la précarité, les maladies, les conflits inter-éthniques. Et inutile de dire que le téléspectateur moyen qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, garde ces clichés d’autant plus que la télévision, qui fonctionne presque toujours sous le mode de la rhétorique au sens de l’immédiateté, impose ses images. Alors, nos chers occidentaux pensent nous connaître !!! Mais voilà qu’ils oublient – nous non plus, nous n’en avons pas toujours conscience- que les africains aussi les voient. La mondialisation en effet a ceci de particulier qu’elle diffuse aussi les images de la prospérité et pour parler en termes « stéréotypés », il n’y a pas que les riches qui voient les pauvres ! Nous aussi, on a vu Sarkozy en compagnie de sa pimpante Carla en vacances à Louxor en Egypte, on a vu des jeunes américains dans de luxurieuses voitures et, dans une autre mesure, on a vu Gabrielle Solis dans Desperate Housewives. Tout cela, sans qu’on y prenne garde, entraîne la mobilisation d’un horizon d’attente qui ne se solde pas souvent par une satisfaction. Dans une certaine mesure, c’est cela la frustration d’un grand nombre de jeunes africains car le monde de l’image dans lequel nous évoluons entretient en quelque sorte un décalage entre une attente créée et la non satisfaction de cette attente qu’impose une réalité de plus en plus cruelle. Quand les télévisions nous imposent les images de la richesse, trois milliards d’hommes vivent avec moins d’un dollar par jour. Et chacun y va comme il peut, des jeunes qui s’engagent dans des embarcations de fortune pour rejoindre un Eldorado qui n’a d’existence que dans leur imaginaire à ceux qui se forment académiquement en espérant qu’un jour leur présence en Occident réglera tout . Et presque tous oublient que, tout comme les images de la précarité, il existe aussi des images de la prospérité.

  
                                                   N-S

 

 
   
 
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