Sunugal, blog pour une jeunesse entreprenante
  Wooy fougnou dieum! (où diable allons-nous!
 

Wooy fugnou dieum !!! Où diable allons-nous !!!

 

Vous ne rêvez pas, c’est bien la une du quotidien sénégalais l’Observateur dans son édition datée du 3 juillet 2008. Le quotidien du groupe Futurs Médias de notre bien aimé Youssou Ndour titrait sur la hausse annoncée des prix de l’électricité, du pain, du riz et du gaz. Samuel Sarr, Ministre de l’Energie, vient en effet d’annoncer à l’occasion d’une conférence de presse une nouvelle hausse qui s’inscrit dans le cadre de la nouvelle grille tarifaire de la Sénélec qui entrera en vigueur à compter du 1er août prochain alors même que les délestages continuent d’être le lot quotidien des sénégalais. La situation est véritablement grave et préoccupante. Et pour les habitués des sites d’information on-line comme seneweb.com et rewmi.com qui seraient tentés de croire que les journalistes de ces sites exagèrent expressément la situation de notre pays, je peux vous assurer que le spectacle le plus commun à Dakar demeure celui de jeunes femmes et demoiselles, « moussor » à la tête, sous un soleil de plomb, à la recherche de gaz butane. Eh oui, car il n’y en n’a presque plus chez nous ! Alors on espère bien que nos chers amis algériens, 5ème producteur mondial de gaz, auront la gentillesse de nous en donner, comme ils l’auraient promis ! Reste que cela ne réglera rien car il faut compter avec la pénurie de riz et l’augmentation du prix de la baguette de pain qui est déjà à 175 francs CFA. Autant vous dire qu’au Sénégal on est mal barré et qu’il y a bien de quoi s’exclamer Wooy fougnou dieum !

 

Mais voyons, faut regarder la réalité en face et arrêter de se faire des chimères : on n’ira nulle part et aucune amélioration n’est sur les rails, non pas que le gouvernement en place soit incompétent, ce qui est grosso modo le cas d’autant plus que ses préoccupations sont autres que celles du commun des sénégalais, mais surtout parce que la conjoncture mondiale reste défavorable, et particulièrement pour des pays comme le Sénégal. Les chiffres parlent d’eux même. De 40 dollars environ il y a 4 ans, le baril de pétrole est côté à plus de 140 dollars aujourd’hui, et Jacques Hubert-Rodier, éditorialiste aux Echos, fait remarquer dans un article intitulé Le pouvoir au fond du baril que des prévisions alarmantes évoquent les 200 dollars, 250 dollars, voire plus même. Parallèlement, la Chine et l’Inde continueront de pousser la demande mondiale de riz vers le haut, ce qui en l’état actuel, ne peut se traduire que par une hausse des prix et croire que des pays producteurs vont offrir au Sénégal des millions de tonnes de riz ne relève évidemment que d’une vue de l’esprit.

 

Face à tout cela, j’ai presque envie de dire que le sénégalais ne fait usage aujourd’hui que de deux armes pour faire contre mauvaise fortune bon cœur : une bonne humeur sans doute légendaire mais qui n’en est pas moins vraie d’une part et d’autre part une foi qui fait même espérer contre toute espérance. 

 

                                                                N-S.

     

 

 
   
 
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